Robert Guédiguian

Robert Guédiguian à eu la gentillesse de répondre à quelques unes de nos questions au cours d'une rencontre avec le réalisateur et nous vous les livrons aujourd'hui. Il est question de la sortie de son livre "Conversation avec Robert Guédiguian" écrit avec la journaliste Isabelle Danel mais aussi de la sortie de son nouveau long métrage,
Lady Jane, qui sera dès le 9 Avril 2008 dans les salles de cinéma.
30 ans après le début de votre carrière, c'était le moment idéal pour un livre ?
- Peut être. En tout cas j'ai trouvé la bonne personne. j'ai toujours peur que ce soit rétrospectif mais avec Isabelle j'étais rassuré. [Ndrl : Isabelle Danel l'auteur de l'ouvrage est journaliste cinéma] elle a tressée les différents niveaux biographiques sur des anciens films, les films en général, sur la politique, sur des amis, c'est une vraie conversation à bâton rompue qui part dans un sens et dans l'autre tout en la tenant guidée, moi j'ai beaucoup parlé mais , elle a fait un très beau travail.
Comment se sont déroulés ces conversations avec Isabelle Danel pour arriver à ce résultat ?
- Une dizaine de séances ont été nécessaires, elle dirigeait et voyait ou elle allait. Elle revenait sur les questions qu'elle avait déjà posée quand elle n'était pas satisfaite de la réponse. On a mis beaucoup de temps pour tresser tout ça puis nous avons fait un rewriting qui est allé assez vite. Nous avons bien entendu relu une fois en corrigeant quelques approximations.
Vous êtes réalisateur, scénariste, producteur et même acteur à vos temps perdus, qu'est ce qui vous pousse à être autant présent dans la conception d'un film et à s'engager autant ?
- Je ne suis pas acteur, j'ai fait quelques petites choses pour rigoler avec des amis. Mais c'est une volonté d'intervenir sur des choses auquel je me sens concerné par le monde dans lequel je vis. Pour la forme, réaliser et produire, pour moi ce n'est pas si loin comme activité. J'étais obligé de me produire moi même au début et j'ai donc appris ce métier là puis c'est devenu naturel à ce moment là de me mettre au service d'autres réalisateurs. Ça fait parti du même geste, j'interviens à travers ce support là qu'est le cinéma en signant des œuvres moi même mais aussi en produisant des œuvres d'autres cinéastes dont j'apprécie les engagements aussi.
Je crois que l'engagement au cinéma passe par des formes très diverses et il n'est pas forcément lié au sujet choisi. On peux par exemple un film sur une relation amoureuse et faire des choses très politiquement importantes sur cette question là. Ce n'est pas le sujet qui fait que le film est engagé ou pas mais là sincérité, la vérité du regard et les partis pris de la mise en scène et les engagements formels c'est tout cela qui fait qu'une œuvre à le mérite d'exister et qu'on a envie de la faire exister.
Pouvez vous nous dire deux mots sur votre prochain film, Lady Jane en salle le 09 Avril ?
- Le film a été sélectionné à Berlin, nous en sommes très heureux. C'est un film sous une forme policière tout a fait assumé avec tout ce qui fait le lot du genre avec du suspens, une intrigue qu'on ne comprendra pas avant la fin du film, des filatures, des bagarres, des coups de feu, des filles nues [rires]... tout ce qu'on voit dans les films policiers. Sous cette allure là, c'est un film qui parle de l'impasse dans laquelle nous sommes aujourd'hui, car je crois qu'on ne sais pas où aller, dans quelle direction regarder. J'y montre trois amis qui ont pendant longtemps regardés dans la même direction et qui là regardent dans des directions opposés et qui ne savent plus quel point fixer. D'une manière parabolique, c'est un film très noir sur le monde dans lequel on vit aujourd'hui !
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